

Quels traitements pour l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie chronique, douloureuse et évolutive. Elle ne guérit pas encore, mais de nombreux traitements existent pour soulager les douleurs, ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie. Le traitement est toujours personnalisé, en fonction des symptômes, de l’âge, du désir de grossesse et de l’impact sur la vie quotidienne.
Une prise en charge adaptée à chaque femme
Il n’existe pas un traitement unique, mais plusieurs approches complémentaires. Le parcours de soins est souvent pluridisciplinaire : il peut associer médecin généraliste, gynécologue, radiologue, chirurgien, sage-femme, psychologue, kinésithérapeute, etc.
L’objectif n’est pas seulement de “traiter la maladie”, mais de soulager durablement les symptômes et d’améliorer la qualité de vie.
Traitements médicamenteux : calmer la douleur et freiner les hormones
Antalgiques et anti-inflammatoires (AINS)
Premier traitement prescrit contre les douleurs pelviennes, menstruelles, digestives ou urinaires. Leur efficacité est variable selon les patientes – attention aux effets secondaires (estomac, reins…).
Traitement hormonal
Le but est de bloquer ou réduire les règles, car les lésions d’endométriose sont dépendantes des œstrogènes.
Voici quelques types de traitements hormonaux :
- Pilule contraceptive (en continu) : l’objectif étant de stopper les règles et les douleurs
- Progestatifs seuls : l’idée ici est d’atrophier les lésions, freiner la maladie.
- Dispositif intra-utérin hormonal (DIU) : action locale sur l’endomètre
- Analogues de la GnRH (plus rarement) : mise e ménopause artificielle temporaire
Ces traitements n’éliminent pas la maladie mais la stabilisent, parfois sur le long terme
Traitements non médicamenteux : une approche globale du corps
L’endométriose ne se limite pas à une douleur physique. C’est une maladie chronique qui peut avoir un impact profond sur la qualité de vie, le moral, la sexualité, le sommeil, le travail ou encore les relations sociales. C’est pourquoi, en complément des traitements médicaux ou hormonaux, de nombreuses femmes trouvent un soulagement grâce à ce que l’on appelle les soins de support.
Ces approches visent à prendre en charge la personne dans sa globalité. Elles ne guérissent pas la maladie, mais elles peuvent aider à mieux vivre avec les douleurs, à réduire le stress, et à retrouver un équilibre corps-esprit.
Activités corporelles douces
Parmi les approches les plus utilisées, le yoga thérapeutique occupe une place importante. Adapté à l’endométriose, il permet d’étirer doucement la zone pelvienne, d’améliorer la respiration et de relâcher les tensions musculaires. Certaines postures, notamment celles issues du yin yoga, peuvent être particulièrement apaisantes lors des phases douloureuses.
Le shiatsu ou la réflexologie offrent également un soulagement grâce à des pressions douces appliquées sur des zones clés du corps. Ces techniques issues de la médecine traditionnelle asiatique visent à rééquilibrer l’énergie corporelle et peuvent agir sur les douleurs pelviennes, les troubles digestifs ou les déséquilibres hormonaux.
La kinésithérapie spécialisée, notamment en rééducation pelvienne, peut s’avérer très efficace pour soulager les tensions du périnée, libérer les adhérences et améliorer la posture. De son côté, l’ostéopathie aide à restaurer la mobilité des organes et du bassin, souvent entravée par les lésions ou les douleurs chroniques.
Ici peut-être faire un renvoi vers l’article dédié au programme « Reprends le contrôle de ton endo » (Katy : attente lien Elodie)
Approches psychocorporelles
Sur le plan émotionnel et mental, des pratiques comme la sophrologie, l’hypnose ou la méditation de pleine conscience (ou “mindfulness”) peuvent être d’un grand secours. La sophrologie, par des exercices de respiration, de visualisation positive et de relaxation guidée, aide à mieux gérer les douleurs et à apaiser les tensions. L’hypnose thérapeutique, lorsqu’elle est pratiquée par un professionnel formé, peut agir sur l’intensité de la douleur, favoriser un meilleur sommeil et accompagner la gestion des émotions. Quant à la méditation, elle permet souvent de retrouver un apaisement durable et de se reconnecter à soi, malgré les phases de crise ou de fatigue.
Approche nutritionnelle et hygiène de vie
Certaines femmes choisissent également d’agir sur leur alimentation. Bien que les effets varient d’une personne à l’autre, un régime anti-inflammatoire – pauvre en sucres rapides, produits industriels, gluten ou produits laitiers – semble améliorer le confort digestif et réduire les douleurs chez certaines. Le recours à des compléments naturels, comme les oméga-3, le magnésium, le curcuma ou certaines plantes, peut aussi apporter un mieux-être, à condition d’être accompagné par un professionnel de santé.
Accompagnement émotionnel
Enfin, l’accompagnement psychologique ne doit pas être oublié. Vivre avec l’endométriose, surtout après des années d’errance médicale, peut générer de l’anxiété, de la colère, de la fatigue mentale ou une forme de découragement. Consulter un.e psychologue, un.e thérapeute ou participer à un groupe de parole peut aider à retrouver confiance, à se sentir moins seule, et à mieux faire face à cette maladie au quotidien.
Ces soins de support ne conviennent pas forcément à toutes les femmes, ni au même moment. L’essentiel est de pouvoir choisir ce qui apaise, ce qui aide, ce qui fait du bien, en fonction de son corps, de son rythme et de ses besoins.
A.I.M.E. encourage chaque femme atteinte d’endométriose à explorer ces approches complémentaires si elle en ressent le besoin, dans un cadre sécurisé et bienveillant.
Activité physique adaptée
Parmi les leviers essentiels pour améliorer la qualité de vie avec l’endométriose, l’activité physique adaptée joue un rôle de plus en plus reconnu. Contrairement à certaines idées reçues, bouger ne provoque pas plus de douleurs – au contraire, une activité régulière, douce et adaptée permet souvent de réduire l’inflammation, diminuer les tensions musculaires, améliorer la circulation sanguine et renforcer l’endurance face à la fatigue chronique. L’exercice physique agit également sur le moral, en libérant des endorphines, les fameuses hormones du bien-être.
Consciente de ces bienfaits, A.I.M.E. a créé un programme dédié : « Reprends le contrôle de ton endo » (ici renvoi vers l’article dédié). Ce programme accompagne les femmes atteintes d’endométriose et à toutes celles qui souffrent de douleurs pelviennes chroniques, dans la reprise d’une activité physique progressive, respectueuse de leur corps et de leur rythme. Construit avec des professionnelles de santé et de l’activité physique adaptée, il propose des séances en petits groupes, en présentiel, alliant mouvements doux, renforcement ciblé, respiration et relaxation. L’objectif n’est pas la performance, mais le recentrage sur soi, le soulagement des douleurs et la reprise de confiance en ses capacités corporelles.
Accessible, bienveillant et sans jugement, ce programme est une ressource précieuse pour toutes celles qui souhaitent redevenir actrices de leur bien-être, malgré la maladie.
La chirurgie : en dernier recours, quand tout le reste a échoué
La chirurgie de l’endométriose n’est plus une étape systématique. Elle est proposée :
- Quand les douleurs persistent malgré un traitement médical bien suivi ;
- En cas de lésions sévères touchant le rectum, la vessie ou les nerfs ;
- Pour libérer des organes collés entre eux ;
- Lors d’un projet de grossesse, si la maladie gêne la fertilité.
L’intervention est toujours réalisée par une équipe spécialisée en endométriose.
L’objectif est de retirer les lésions sans abîmer les organes ni aggraver les douleurs.
Les techniques utilisées sont principalement la coelioscopie (chirurgie mini-invasive) ou, plus rarement, la laparotomie. La récupération est progressive, et le suivi post-opératoire est crucial.
En cas de désir de grossesse : parcours spécifique
L’endométriose peut rendre la grossesse plus difficile, sans la rendre impossible.
Dans certains cas, une aide médicale à la procréation (AMP) est proposée :
- Stimulation ovarienne
- Insémination intra-utérine (IIU)
- Fécondation in vitro (FIV)
Un bilan de fertilité est souvent proposé après 6 à 12 mois d’essai infructueux, selon l’âge et la situation.
Et après ? Le suivi au long cours
L’endométriose nécessite un suivi régulier même après traitement.
La maladie peut revenir ou évoluer avec le temps surtout en cas d’arrêt du traitement hormonal.
Le suivi inclut :
- Des consultations annuelles ou biannuelles
- Des bilans d’imagerie (IRM ou échographie spécialisée)
- L’adaptation du traitement selon l’évolution et les projets de vie

L’endométriose est une maladie qui nécessite d’être écoutée, comprise et accompagnée dans la durée. Le bon traitement est celui qui convient à chaque femme, à son corps, à son rythme de vie et à ses projets.
A.I.M.E. soutient une approche bienveillante, globale et accessible à toutes.